Cours d’histoire de la lutherie électronique (B1, PE2)

Ce cours concerne l’évolution des machines au travers des âges et leur propension progressive à servir le domaine de la musique expérimentale et électronique, et plus globalement la relation entre la musique et les machines.

Qu’est-ce que la lutherie électronique ?

Pour commencer, il convient de s’attarder un bref instant sur ces deux termes afin de comprendre en quoi consiste exactement l’intitulé de ce cours. 

Le terme “lutherie” est utilisé pour décrire l’activité professionnelle du luthier. On a longtemps attribué le métier de luthier aux artisans dont le travail consistait à fabriquer des instruments à cordes, qu’elles soient frottées ou pincées. Ce terme évolua au fil des siècles et engloba progressivement toutes les activités liées à la fabrication d’instruments de musique.

Le terme “électronique” décrit la manière dont le son est produit et travaillé. Cela fait référence aux instruments comportant des systèmes de génération et/ou de transformation de signaux électriques dont la fonction est de synthétiser des sons, des phénomènes acoustiques et/ou d’y appliquer divers traitements. Par extension, nous pouvons également inclure les domaines numériques et informatiques, plus récents et accessibles à tout un chacun.

Objectifs du cours

La musique électroacoustique a émergé lors de la deuxième moitié du XXe siècle grâce à l’avènement de procédés tels que l’enregistrement sonore et la transformation à travers des systèmes électroniques. Ce type de musique est donc intimement lié aux évolutions technologiques car ces dernières lui ont permis d’acquérir de plus en plus de procédés et de techniques d’écriture au fil du temps. Ce cours tente de retracer les grands changements dans l’évolution de la lutherie électronique des précurseurs à aujourd’hui. Par le biais de l’analyse et à travers une écoute attentive et sélective, il est possible de lier des sonorités spécifiques à des époques assez précises. Les évolutions technologiques ont entraîné non seulement une amélioration progressive de la qualité sonore d’enregistrements et de créations de synthèse, mais aussi la création d’outils de travail particuliers tant sur le plan du son que de l’interaction avec le créateur/performeur. Chaque époque a ses trésors qui seront toujours prisés par certains groupes d’artistes selon les modes ou les passions. Pour résumer, le cours d'histoire de la lutherie électronique a pour ambition de faire découvrir d’anciens instruments électriques, électroacoustiques, électroniques, numériques et/ou informatiques dans le but de favoriser la création et la réflexion artistiques.

La charge de cours est répartie sur deux années afin que le travail des étudiants puisse être suivi et encadré dans la durée.

Première année (Bloc 1) - l’ère électronique et analogique 

J’enseigne ma matière sous une forme orale synthétique, soutenue par des anecdotes historiques et des supports de différents ordres (son, musique, vidéos, documentaires, photos, schémas de conception, brevets, démonstrations d’instruments, …). Un syllabus condense l’information et sert de guide pour l’évaluation lors de l’examen. Cette matière est structurée de manière à garder une logique chronologique pour chaque domaine évoqué : captation, enregistrement et diffusion sonores à travers un système analogique, synthèse sonore analogique. Certains outils à destination du grand public sont également évoqués car il arrive souvent que ces derniers soient liés à une évolution ou une création dans l’histoire de la musique électroacoustique (par exemple les synthétiseurs de Robert Moog).

Parallèlement, l’étudiant doit réaliser étape par étape un travail rédactionnel respectant un minimum d’exigences en termes de forme, de structure et de recherche bibliographique. Chaque étudiant est amené à effectuer des recherches sur un instrument ou outil électronique (analogique) utilisé dans un studio de recherche sonore et musicale (par exemple le GRM à Paris, le studio de Milan ou celui de Cologne, …). J’accorde une grande importance à l’intérêt artistique des instruments ou outils abordés. En ce sens, il sera nécessaire d’évoquer des compositeurs, créateurs ou œuvres utilisant ces derniers et de conclure sur les avantages et inconvénients en matière de création artistique. Le suivi des travaux est réalisé lors de chaque cours (trois heures par séance). Cela permet notamment de créer des connexions entre les différents projets grâce aux échanges et discussions en classe. La dernière séance de cours est consacrée aux présentations orales des travaux rédactionnels suivies d’échanges entre étudiants.

Deuxième année (PE2) - l’ère numérique et informatique

La structure du cours est la même que pour la première année : un syllabus à étudier pour l’examen et un travail rédactionnel à présenter oralement en classe. Le sujet du travail rédactionnel diffère légèrement. En effet, l’étudiant a cette fois l’opportunité de le choisir intégralement, à partir du moment où celui-ci respecte les objectifs généraux du cours et le thème principal de cette deuxième année : l’ère numérique et informatique (il peut s’agir du développement d’un logiciel, de la conception d’une forme de synthèse numérique, de l’évolution d’un modèle spécifique d’instrument numérique, …). Le syllabus de ce deuxième volet, quant à lui, se consacre à la synthèse sonore numérique, l’échantillonnage sonore et la musique assistée par ordinateur. L’ordinateur y prend donc une place conséquente, de même que les instruments disposant de processeurs.

Répartition des points :  

B1

- 20 % : présence et participation au cours 

- 30 % : travail rédactionnel

- 50 % : examen de fin d’année + présentation orale du travail rédactionnel

PE2

- 20 % : présence et participation au cours 

- 30 % : examen de fin d’année + présentation orale du travail rédactionnel

- 50 % : travail rédactionnel